Le continent Africain est confronté à des crises multiformes (pauvreté, conflits armés, mauvaise gouvernance, violation massive des droits de l’homme et du droit international humanitaire, …) qui attirent largement l'attention des acteurs, de différents horizons. Parmi les questions fortes, on note le caractère fragile des institutions postcoloniales. Une adaptabilité de ces dernières au « schéma et au plan directeur de l'Union Africaine visant à transformer l’Afrique en puissance mondiale de l’avenir (Agenda 2063 de l’Union Africaine) » s'avère une nécessité. Toutes les crises enregistrées sont à considérer comme des opportunités à la portée de l’intelligentsia pour la promotion de la recherche, la paix et le développement. Une meilleure vie est encore possible en Afrique, continent de l’avenir.
Ainsi l’heure du changement et de repositionnement de l’Afrique dans le concert des nations a sonné, et cela n’est pas négociable. Voir l’Afrique autrement et panser toutes les blessures exige de la part de ses habitants un renouvellement de l'état d’esprit. Ce qui fera de l’Afrique le meilleur cadre d’échanges dans une perspective d’un marché global compétitif. Seul un leadership clairvoyant, motivé et visionnaire inspiré par la philosophie « Ubuntu », portée par Desmond Tutu « I am because we are and since we are therefore I am », pourra permettre des avancées significatives.
L’élite intellectuelle Africaine au cours de ce vingt et unième siècle est appelée à se démarquer de celle des années des indépendances, et cela, en termes de leadership, partenariat avec le peuple, positionnement des nations africaines sur l’échiquier international, diplomatie, intellectualisme, redevabilité dans la gestion de la chose publique, respect des droits et libertés fondamentaux de la personne humaine, aspects écologiques, nouvelles technologies de l’information et de la communication, savoirs traditionnels africains , … L’Africain doit désormais interroger le miroir de son histoire dans la perspective présentée par le premier président américain noir Barack Hussein Obama devant le parlement Ghanéen le 11 juillet 2009 « l’histoire est du côté de ces courageux Africains, et non dans le camp de ceux qui se servent de coups d’État ou qui modifient les constitutions … L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions … Il revient aux Africains de décider de l’avenir de l’Afrique … ». Il rejoint ici les grandes pensées de Jr Martin Lutherking portées aujourd’hui par les fondateurs de Morehouse College à Georgia/Atlanta ainsi que toute la voie audible Afro-Américaine qui trouve ici et maintenant un écho favorable sur le continent africain.
Rappelant la nécessité d’inscrire l’Afrique dans la dynamique du savoir et de l’innovation, Mrs Cindy Hensley McCain, au cours de sa conférence tenue au Centre de recherche CREDDA a insisté sur l’importance pour l’Afrique d’ouvrir largement son champ de recherche en vue de lutter efficacement contre ses maux notamment le trafic des êtres humains et les autres formes modernes d’esclavage.
C’est en cela que l’élite Africaine doit saisir sa responsabilité par rapport à l’avenir et repenser le sort du continent. La transmission du savoir reste la clef de voûte pour créer de nouvelles opportunités de développement. Nelson Mandela n’va-t-il pas affirmé sans détour que « pour transformer la société, l’éducation reste l’outil le plus performant ».
CREDDA reste un cadre de réflexion mis à la portée de l’élite intellectuelle Africaine, consciente et avisée du caractère dynamique de la société humaine. L’occasion est ici offerte aux universitaires, phares de la société, à se faire une opinion au travers d’un diagnostic sans complaisance des faits sociopolitiques, économiques et culturels sur le continent, dans la région des Grands Lacs, partant de la République Démocratique du Congo. Le Président Américain John Kennedy, s’adressant de son vivant aux américains n’avait-il pas dit : ‘‘si nous (USA) n’avons pas de politique congolaise, nous n’avons pas de politique africaine. » Une manière de souligner l’importance que l’Oncle Sam accorde au pays de Patrice Emery Lumumba, pivot incontournable dans les équilibres fondamentaux du continent noir.
Comme sous d’autres cieux, CREDDA demeure un « power house of knowledge production in Africa » qui met à surface un agenda centré sur la culture de la recherche en vue d’un développement harmonieux et durable qui place l’homme au centre de toute politique gouvernementale sur le continent. D’aucuns notent avec satisfaction que la cloche de la tradition orale accompagnée de celle qui est écrite a sonné pour que les sociétés Africaines soient dignement positionnées dans le concert des nations modernes. Un pont devra être jeté entre les milieux universitaires et la société, entre l’Afrique noire et les intellectuels Afro-Américains en puisant dans les ressources ancestrales.
Ensemble nous garderons très haut le drapeau de la recherche sur le continent.
English version
Africa, Building a continent of research for a sustainable development
“The scientific method, in Africa too, is an important tool in the service of humanity.”
Professor Dr. Kennedy Kihangi Bindu, founding director of the Centre de Recherche sur la Démocratie et le Développement en Afrique, CREDDA/ULPGL.
The African continent is facing critical crises (poverty, armed conflicts, bad governance, massive violations of human rights and International humanitarian law, …) that require suitable solutions from African intelligence. Post-colonial fragile state institutions need to be urgently readjusted in accordance with the African Union 2063 Agenda (the Africa we want) which is the Africa’s blueprint and master plan for transforming Africa into the global powerhouse of the future. One should consider all crises that the continent is facing as opportunities for intellectuals to promote research, peace and development. A better life is certainly still possible in Africa.
Change in Africa is not negotiable. Rethinking Africa means in other words that the mindset of its inhabitants, particularly, its leaders must change. One needs to focus on aspects that make Africa a great place to live for a global market. There is a clear need to boost a clear-sighted, motivated and visionary continental leadership around the "Ubuntu" philosophy as put forward by Desmond Tutu « I am because we are and since we are therefore I am ». A primary task would consist of establishing the dividing line between the African intellectual elite of the independence era and those that emerge in the twenty-first century in terms of leadership, partnerships with the people, African nations positioned in the concert of nations, diplomacy, intellectualism, accountability in the management of public affairs, human rights and fundamental freedoms respect, ecology needs, information and communication technologies considerations, Africa traditional knowledges, …
Africans must look in the mirror suggested by former U.S. President Barack H. Obama to the Ghanaian parliament on July 11, 2009: “History is on the side of these brave Africans, not with those who use coups or change constitutions to stay in power. Africa doesn’t need strong men; it needs strong institutions… Africa is a fundamental part of our interconnected world – as partners with America on behalf of the future that we want for all our children. That partnership must be grounded in mutual responsibility… It is up to Africans to decide the future of Africa… Africa’s diversity should be a source of strength, not a cause for division.” This diversity is not just cultural or linguistic, but is also a diversity of thought. This is why African elites must take responsibility for their future and rethink the fate of the continent. Returning to our past to shape a critical future is the landmark that brings African and Afro-American scholars together under the big voice and guideline showed by Jr Martin Luther king presented by the founders of Morehouse college in Georgie/Atlanta. This sounds relevant to have positive echo in Africa, our motherland.
Following the paths, Mrs. Cindy Hensley McCain during her lecture at CREDDA/ULPGL on Fighting Against Human Trafficking as a Modern Form of Slavery in Africa and Overseas noted strongly that “The transmission of knowledge is the cornerstone of creating new business opportunities and connections with the world”. Obviously, in other words, she presented Nelson Mandela’s statement that “Education is the most powerful weapon which you can use to change the world.”
The Centre de Recherche sur la Démocratie et le Développement en Afrique (CREDDA) remains the conceptual framework available to the African intellectual elite informed of the dynamic nature of human society. It gives an opportunity to academics and social leaders to form an opinion through an uncompromising analysis of sociopolitical facts on the continent, in the African Great Lakes region, and in the Democratic Republic of the Congo in particular. Former U.S. President John F. Kennedy, speaking to Americans said, “If we [Americans] have no Congo policy, we do not have an Africa policy.” This was one way of emphasizing the importance that the United States places on the country of Patrice Emery Lumumba, which it views as a key hub in the basic equilibrium of the African continent.
It is certainly time to develop the necessary tools for optimal implementation of democracy and development in Africa – along with the rest of the world – to ensure a successful exit from prior bondage.
As in other places, CREDDA remains a “power house of knowledge production in Africa” that advances an agenda rooted in a culture of research – one that harmonizes policies to promote sustainable development and that puts people at core of all government policy on the continent. Some have noted with satisfaction that the bell that represents oral tradition and written tradition has rung for African societies to be positioned with dignity within the community of modern nations. A society without intellectual research is a society that perishes. In this vein, one will be building bridges between universities and societies, between Africans and Afro-Americans scholars.
Together we will hold up high the flag of research on the African continent